L’interconnectivité dans le projet : principe circulaire – mind mapping
27 octobre 2022Les Jokers.
La seconde digression concerne ce qu’on a appelé avec Lénaïc les fameux « jokers » dont j’ai parlé dans un précédent article. Toute l’idée du projet plaisait à Lénaïc, cependant, arrivés au calcul du budget je sentais qu’elle freinait autant qu’elle pouvait à chaque nouvelle estimation : plusieurs craintes se mélangeaient pour elle. La peur de la banqueroute en faisait partie, celle d’un fonctionnement autre que le salariat aussi. Mais il y en avait d’autres : « et si le projet ne nous plaît plus ? », « et si on ne se plaît pas à la campagne ? », « et si un de nous deux se plaît mais que l’autre préfère redevenir salarié ? ». Pour contrer ce biais nous avons donc créé ce qu’on appelle des « jokers », en plus du fait de s’être promis de toujours nous demander à nous-même si notre vie nous plaît. Ce sont des scénarios de sortie du projet qu’on peut appliquer à tout moment. Dans nos « jokers » il y a plusieurs idées : par exemple celle de retrouver un travail en salarié pour un de nous deux. Ou l’idée que nous deux retrouvions un travail en salarié pour repartir sur un schéma de vie plus conventionnel. Il y avait aussi la possibilité de remonter s’installer à Paris et de mettre en location voire revendre la maison et le terrain du projet. En cas de gros coup dur il y a également la possibilité de s’établir temporairement chez les parents de Lénaïc, chez ma mère ou chez pas mal de nos amis. De plus la partie de l’argent que nous avons mis de côté, que nous n’avons jamais pris en compte dans nos calculs de budget, est une autre porte de sortie en cas de problème sur notre projet. Hors cas d’effondrement du système monétaire bien entendu. Elle pourrait nous servir par exemple pour avoir de quoi racheter une voiture, payer quelques loyers d’avance et faciliter un retour au salariat rapidement.
Préparer les rebonds.
Bref, ces « jokers » ont largement aidé à nous rassurer et à pouvoir avancer sereinement sur le calcul du budget car il casse l’idée qu’on risque notre vie ou qu’il y a un point de non-retour. On peut toujours, à tout moment, changer d’idée et faire évoluer le projet. On pourrait même revenir à une vie relativement identique que celle qu’on souhaite quitter si on le décide un jour… Et si notre système sociétal le permet encore.