Étude préliminaire Partie 1 : les facteurs de réussite
25 octobre 2022Les paradoxes.
Pour finir, un mot sur les paradoxes. C’est important de garder en tête qu’on aura toujours des comportements et réflexions paradoxales en nous. C’est normal, c’est humain, et surtout c’est la preuve que nous ne renions pas ce que nous sommes de par notre culture et notre passé. On peut continuer de tendre vers une vision toujours plus résiliente, il y aura forcément quelque chose qui ne sera pas en accord avec tout ça. C’est normal et ce n’est pas grave, parce que ça ne nous empêche pas d’avancer. Encore une fois, nous n’avons rien à prouver à personne : nous faisons ce projet pour nous, parce qu’il nous correspond sur notre façon de voir les choses. Nous ne sommes pas parfaits et notre projet ne le sera pas non plus. Mais il peut correspondre un peu plus à notre vision, et c’est déjà extraordinaire. Petit à petit, nous réussirons peut-être à réduire les paradoxes qui nous animent.
Personne (genre vraiment personne) n'est parfait.
Personnellement, je ne crois pas au changement d’une manière globale (nationale voire planétaire), sans que notre système ne s’écroule. Nous pensons avec Lénaïc qu’il est trop tard pour ça. Ça ne nous empêche pas de croire dur comme fer à notre projet et d’y mettre tout notre cœur et notre énergie, parce qu’il s’accorde de plus en plus avec notre vision des choses. Nous consommons beaucoup d’électricité, beaucoup d’eau et nous sommes raccordés au réseau sur ces deux points. Je n’ai pas arrêté de piloter des drones (une vraie passion pour moi), qui utilisent des batteries au lithium. Nous avons une voiture hybride à essence (qui consomme donc de l’huile de palme et de soja, nous sommes bien placés pour le savoir). Nous mangeons du fromage (fabriqué par des vaches qui consomment du soja Sud-Américain mais on travaille sur cette addiction, promis). Nous commandons de temps en temps sur Amazon. Je pourrais continuer longtemps, la liste est longue. Notre comportement n’est pas exemplaire, mais nous sommes très contents d’avoir déjà affiné notre vision des choses et d’avoir choisi une vie où petit à petit nous tendons vers plus de résilience. Les personnes qui ont une vie parfaitement résiliente sans aucun paradoxe, s’il y en a, doivent être actuellement sur une île inconnue, en autarcie. Et par définition, il sera difficile d’avoir de leurs nouvelles ! Pour tous les autres, il y aura toujours moyen de pointer du doigt telle ou telle incohérence. Laissons parler les détracteurs, nous avons déjà beaucoup d’énergie à dépenser pour créer notre projet. Les choses s’agencent petit à petit, il est impossible pour nous de tout changer d’un coup. On peut commencer par n’importe quel geste, aussi minime soit l’impact. Une personne qui trie ses déchets fait cet effort, après tout, dans un principe de résilience. Ce n’est pas de la résilience à l’échelle individuelle, car les déchets sont renvoyés vers une station de traitement appropriée, et c’est évidemment moins impactant que quelqu’un qui a réduit voire supprimé sa production de déchets, mais ça reste un pas sur la voie de la résilience. Cette personne sera donc forcément amenée, petit à petit, à faire évoluer sa réflexion sur d’autres sujets qui seront du coup devenus incohérents et peut-être un jour changer de mode de vie. Chacun sa vision, et chacun à son rythme. Je préfère personnellement l’idée de montrer ce qu’il est possible de faire plutôt que de préjuger de comportements. Et voilà encore un paradoxe : je ne crois absolument pas à une quelconque possibilité de changement généralisé, mais si je peux aider à tendre vers cette prise de conscience, je le ferai. Ce blog fait partie de cette vision.