La perception et l’information : une vision optimiste
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26 octobre 2022Pendre du recul.
Toute l’idée de notre méthode était de remettre les choses à plat. C’est un exercice qui nous a fait du bien. Il nous a permis de faire une pause dans notre quotidien, et de prendre du recul pour savoir quelles sont réellement nos aspirations en dehors de toutes notion de contrainte sociétale. Cet exercice a aussi davantage soudé notre couple.
Ce qui est intéressant, c’est que lorsqu’on est dans un mode de vie, il y a certaines choses dont on ne veut pas, qu’on ne veut plus ou qu’on ne se voit pas faire. Cette perception peut changer en modifiant ce mode de vie. Une situation vécue illustre bien cette idée : je n’ai jamais été intéressé par la mécanique, et je n’avais aucune idée de comment fonctionne un moteur. Le jour où la débroussailleuse est tombée en panne, le réparateur m’a proposé de m’en vendre une nouvelle (une fortune en plus !) car il ne réparait pas ce modèle. Je vous passe les détails sur ma vision de l’obsolescence du matériel et de ce mode de consommation. J’ai finalement entrepris de démonter ce qui s’avérait être un carburateur, de le nettoyer (de me rater sur le nettoyage, de percer un filtre, de ne plus savoir le remonter et de commander sur Internet un carburateur neuf…), de le remonter et hop, la débroussailleuse est repartie pour un tour. Coût de l’opération, 16€ (parce que je me suis raté sur le nettoyage), temps total : 1h. Et un taux de satisfaction au plus haut ! Je n’avais pas listé comme compétence ou envie « mécanique », mais j’avais listé que j’étais capable de trouver une information et d’apprendre rapidement. J’ai finalement eu un réel plaisir à apprendre à réparer mon matériel, parce que ça correspond à ma vision de la consommation, ce qui n’aurait jamais été le cas avant ce projet.
„Nous sommes agréablement surpris du nombre de personnes qui sont prêtes à nous aider à avancer.”
Le modèle sociétal occidental tend petit à petit vers un monde où l’individu s’isole dans son cercle proche et perd toute idée d’ouverture vers l’autre. Peut-être par peur de l’inconnu, peut-être pour des raisons matérielles, peut-être par manque de temps aussi. Il se trouve qu’un projet de résilience, par essence, ne peut pas se construire seul ou du moins isolé de tout. Il est compliqué voire impossible de tendre vers de la résilience sans entretenir un réseau d’entraide, de partage et d’échange. Ce constat nous est apparu clairement plus tard dans le projet, mais il était cependant induit dans sa construction. C’est un ami rencontré ici qui a mis le doigt dessus quand on lui a expliqué notre projet. Ce constat est une vraie bénédiction : pour monter un projet de ce type, on va avoir besoin des autres, et il n’y a rien de plus stimulant que de partager son projet pour le faire évoluer et grandir. On aura besoin des autres pour échanger, discuter, trouver des idées, pour faire avancer les aménagements, pour se faire connaître, pour se confronter aux méthodes existantes… Et les autres auront besoin de nous pour à peu près les mêmes raisons, ça tombe bien ! Je pourrais continuer longtemps la liste des atouts qu’un réseau d'entraide peut apporter. Il est important, maintenant que nous avons réussi à détailler ce qui est en nous, de poser à plat notre environnement social. Nous avons donc aussi listé notre réseau. Cette liste nous a permis de faire le constat de tous les profils de personnes qui nous entourent. Connaît-on des personnes ingénieuses, des personnes qui ont entrepris ce genre de projet, des personnes ayant elles-mêmes un réseau (lien avec les institutions, collectivités, entreprises, les producteurs, les artisans, diffuseurs…) ou du matériel et compétences (outils, logiciels, savoir-faire, communication, rédaction…), pourquoi pas des investisseurs intéressés pour financer un projet pilote ou pour simplement se projeter dans un projet encore trop éloigné de leurs réalités ? Quand bien même nous ne trouverions pas d’aide directement liée à notre projet avec telle ou telle personne, peut-être qu’à l’inverse c’est nous et notre projet qui sera bénéfique au sien. L’entraide, l’accompagnement, le troc et la solidarité ne peuvent que nous tirer vers le haut. Si l’idée d’un projet est liée au fait de ne surtout pas la divulguer de peur qu’« on nous la vole », c’est qu’elle n’est pas encore assez bien construite ou adaptée. Elle méritera d’être encore travaillée et affinée. Nous renforçons cette confiance dans l’autre, et nous sommes agréablement surpris du nombre de personnes qui sont prêtes à nous aider à avancer.