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26 octobre 2022Le temps, comment et pourquoi ?
Le constat de notre vie très active sur Paris a été flagrant quand on a commencé à s’y intéresser. Notre vie riche et intense nous oblige à nous organiser de plus en plus chaque jour pour optimiser le planning. Notre cerveau occupé à longueur de journée sur des projets toujours plus stimulants, avec des journées professionnelles toujours plus remplies, oscillait entre de l’implication professionnelle, des périodes de décompression et du sommeil. Il y avait peu de temps pour laisser nos pensées divaguer, ou entamer une réelle réflexion sur notre mode de vie. La majeure partie des personnes qui nous entouraient étant dans la même dynamique, nous confortant dans ce mode de vie. Nous avions besoin de temps. Du temps pour nous, pour notre couple, pour notre projet d’enfant, pour nos réflexions, pour les rencontres de voisins, d’amis. Du temps pour partager notre expérience, nos réflexions et les confronter à d’autres. Du temps pour changer nos plans du jour en fonction de nos envies ou besoins du moment. Nous avions besoin de temps pour nous écouter, sans devoir optimiser ce temps systématiquement. Nous avions besoin de temps pour pouvoir être disponible en cas de besoin dans notre entourage.
C’est pour moi la limite de l’exercice d’une vie très intense : nous - êtres humains - n’avons « que » 24h dans une journée. C’est le même temps pour tout le monde, peu importe d’où on vient et où on va. C’est-à-dire qu’il y a une limite réelle, physique, à la surproductivité à l’échelle individuelle : nous serons toujours limités à ces 24h. Il y a une limite quantitative en termes de productivité, il y en a une autre en termes d’épuisement. Je pense qu’il y a une différence entre l’idée de se prendre un créneau dans notre journée ou semaine pour réfléchir et celle d’avoir la possibilité de le faire quand bon nous semble, pour la durée qui nous convient. Pour retrouver ce temps qui avait tendance à disparaître de nos vies, il fallait changer la façon dont nos vies étaient organisées.
Qu’est ce qui faisait qu’on n’avait plus accès à ce temps ? Qu’est ce qui nous poussait à toujours plus optimiser nos journées ?
Lâcher prise sur le contrôle du temps.
Nous avons donc choisi de changer notre mode de vie, pour réduire notre exposition au stress et pour mieux manger, pour notre propre santé et pour la biodiversité, pour nous épanouir dans une vie qu’on peut remodeler à l’infini au fil de nos envies et de nos prises de conscience.
La vision du temps est toute relative à ce qu’on en fait et à notre mode de vie. J’avoue être quelqu’un de nature très impatiente. Travailler avec la nature, en particulier sur du jardinage m’apprend à travailler autrement : il n’y a pas de réponse immédiate, et la mise en œuvre de solutions implique potentiellement d’attendre 1 an voire plus pour en voir les effets. Nous sommes arrivés dans notre maison dans une dynamique encore très imprégnée de notre vie parisienne. Récemment nous avons revu nos projections initiales autrement : nous avions anticipé presque 3 ans pour arriver à un début d’équilibre (financier et de quotidien) dans notre vie. Nous l’imaginons maintenant plutôt d’ici presque 10 ans. Réfléchir de façon écosystémique demande beaucoup de temps, en amont mais aussi en pratique pour que l’équilibre s’installe. Nous n’en sommes actuellement qu’aux prémices de nos ambitions, et nous souhaitons nous donner le temps petit à petit d’y arriver, afin de créer un projet stable, le plus résilient possible.