Trésorerie de départ et future : le futur
26 octobre 2022Les calculs partie 2 : dépenses / recettes – Introduction
26 octobre 2022L'approche.
Faire tous ces calculs a été long, et ce n’était pas simple. Mais ça nous a permis d’aborder notre projet de vie de façon très sensée, raisonnée et surtout rassurante. Une fois les budgets stabilisés dans les différents scénarios, nous avions une bonne vision de ce qui nous attendait. Par exemple, nous avons pu visualiser quel montant de recettes nos activités d’indépendants devraient générer au bout de quelques mois, en fonction des différents scénarios qui s’offraient à nous. Ces calculs nous ont permis également d’être tous les deux sereins face aux décisions qui ne dépendaient pas de nous (je pense par exemple à celle d’accepter notre demande de rupture conventionnelle) : quoi qu’il arrive le projet était réalisable. Pas de la même manière, avec des échéances différentes, et il demandait plus ou moins de flexibilité, mais quoi qu’il allait se passer, notre projet était réalisable et ne dépendait pas de la décision d’une personne autre que Lénaïc et moi-même. J’insiste sur ce point car au final nous souhaitions tous les deux avec Lénaïc obtenir une rupture conventionnelle, ce qui nous aurait facilité les choses pour notre installation, en particulier avec la naissance de Robin. Avec un projet bien ficelé, on se donne la possibilité de se faire aider, et d’impliquer d’autres personnes dans l’aventure. Mais nous ne serons jamais stoppés par une décision qui ne nous revient pas. Lénaïc a finalement pu bénéficier du chômage tout en étant démissionnaire, et vous pouvez me croire, il n’y a pas de « complaisance » dans cette démarche.
Budgétiser chaque scénario.
Nous avons donc plusieurs scénarios qu’il va falloir budgétiser. C’est la partie la plus technique comptablement parlant. C’est-à-dire qu’il va falloir estimer des montants. Je vais essayer d’être didactique pour bien expliquer les différentes étapes, mais globalement toute cette partie consiste à estimer des montants de dépenses et de recettes, en fonction de l’avancement du projet… Et de voir si on arrive à un moment à l’équilibre (à savoir que la trésorerie se stabilise) ou si nous perdons de l’argent ad vitam aeternam, ce qui peut être potentiellement bloquant. Notre objectif avec Lénaïc n’était clairement pas de devenir de plus en plus riche avec ce projet, mais d’éviter une banqueroute (donc d’éviter de ne plus avoir de trésorerie du tout). Je considère par exemple que si notre projet est déficitaire (donc que nous dépensons plus d’argent que nous en gagnons tous les ans) pendant 80 ans, mais qu’il nous reste encore de la trésorerie à la fin de ce lapse de temps, alors le projet est viable financièrement. Par exemple : vous allez peut-être dépenser de l’argent pour financer votre maison. Vous perdrez donc de l’argent sur votre compte en banque en la finançant. Vous en perdrez tous les mois si vous avez un prêt à rembourser d’ailleurs. Admettons qu’au bout de 25 ans, il vous reste encore un peu d’économies en trésorerie sur votre compte en banque, et que vous ayez fini de payer votre maison. Dans ce cas, vous aurez perdu de l’argent tous les mois pendant 25 ans, mais au bout de 25 ans vous aurez une maison qui vous appartient. Le projet a donc été déficitaire d’un point de vue comptable (vous avez dépensé plus d’argent que vous en avez gagné), mais il reste viable car au final vous avez échangé votre argent contre une maison. Si vous n’aviez plus aucune dépense par la suite alors on serait bon. La transition aurait duré 25 ans avant d’avoir un budget équilibré. La période déficitaire ne serait pas bloquante donc le projet est viable et le budget stabilisé.
Par où commencer ?
Le plus simple c’est de commencer par calculer le scénario qui nous arrange le plus. On calculera les autres par la suite et après, tout le jeu sera d’ajuster inlassablement les montants des dépenses et des recettes afin que tout ça fonctionne raisonnablement. La solution la plus simple qu’on a fini par adopter c’est d’utiliser un tableur type Excel. Nous avons « centralisé » toutes nos dépenses sur une seule feuille de calcul et toutes les recettes sur une autre. À partir de ces montants, nous avons calculé pour chaque scénario comment ça pourrait évoluer. Nous avons donc créé une feuille de calcul par scénario, estimant à chaque fois notre budget sur 10 ans. Nous avons fait varier les montants de dépenses et de recettes en fonction de l’avancement du projet pour chaque scénario.
Pour chaque feuille de calcul concernant chaque scénario, nous avons détaillé les premiers mois (car c’était ceux où tout allait bouger rapidement, entre l’achat de la maison, potentiellement de voitures, et l’éventuel départ de Paris et du WWF France). Puis ensuite les calculs étaient réalisés pour chaque année jusqu’à 10 ans de projection dans le futur.