Les calculs partie 2 : dépenses / recettes – Introduction
26 octobre 2022Les calculs partie 3 : les déclinaisons sur 10 ans
26 octobre 2022Première feuille de calcul : les dépenses.
Pour faciliter les estimations, nous avons calculé les dépenses par mois. Nous y avons inclus bien entendu la nourriture, l’essence, les frais liés à la voiture (nous avons finalement décidé de ne pas avoir deux voitures), l’eau et l’électricité, les assurances, un éventuel prêt, les impôts mais aussi toute sorte de services dont nous pourrions avoir besoin. Par exemple, nous avons prévu un budget coiffeur, un autre pour les abonnements aux plateformes de streaming que nous utilisons. Il existe des dépenses annuelles comme par exemple la taxe d’habitation ou la taxe foncière en cas d’achat. Nous avons divisé ces dépenses par 12 pour les inscrire sur cette feuille, comme ça tous les montants sont calculés au mois. Nous avons aussi estimé combien nous devrons dépenser pour Robin (largement surestimé d’ailleurs sur les trois premières années). Nous avons ajouté une dépense « divers » regroupant plusieurs petits montants que nous avons détaillé dans un coin : mutuelle, complémentaire retraite, culture, vêtements, cadeaux, « autres », etc. Les montants ne sont pas toujours faciles à estimer, il nous a fallu faire pas mal de recherches en fonction de nos lieux de prédilection pour nous installer. Nous sommes revenus sur ces montants tout au long de l’élaboration du projet, au fur et à mesure que nous visitions différents lieux, pour voir comment on pouvait adapter le projet.
Plus c'est synthétique, mieux c'est.
Une bonne technique c’est de regrouper les montants : au début on avait une liste qui n’en finissait pas. Le problème d’une liste longue c’est que les montants s’additionnent et ne se lissent pas. Par exemple concernant ce qui tourne autour du transport en voiture on pourrait détailler : l’essence, les pneus, la révision, le contrôle technique, les éventuelles réparations, etc. Nous avons fait le choix de faire une seule case « voiture » au final à 250 euros par mois. On se dit que ce qu’on ne dépense pas en essence sera sûrement dépensé en réparation ou autre. Avec cette technique, lorsqu’il a fallu petit à petit ajuster le montant on avait qu’une seule case à modifier jusqu’à un montant qu’on estime raisonnable. On est revenu ajuster ces montants plusieurs fois, et certains étaient calculés plus ou moins au hasard au début. Il faut bien avancer à un moment ou un autre, le plus simple pour nous ça a été de commencer à remplir et d’ajuster ensuite. Nous avons essayé d’être raisonnables, et nous avons toujours estimé légèrement à la hausse nos dépenses. Nous ne pourrions a priori être qu’agréablement surpris par la suite. Une fois la première estimation générale faite, nous avons pu connaître grossièrement le budget que nous pouvions allouer à l’achat d’un bien. Notre montant total de dépenses estimées à terme par mois pour trois était de 3 494 euros. Bien entendu, notre idée reste à terme de tendre vers zéro, mais c’est ce qui nous semblait raisonnablement réalisable au moment du calcul. Ces dépenses s’avèrent finalement largement surestimées sur les trois premières années.
„On est revenu ajuster ces montants plusieurs fois, et certains étaient calculés plus ou moins au hasard au début.”
Deuxième feuille de calcul : les recettes.
Même « recette » pour cette partie : nous avons essayé d’estimer le plus précisément possible tout ce qui potentiellement pourrait nous rapporter de l’argent, en le calculant par mois. Dans cette partie nous avons inscrit beaucoup de choses au début pour finalement élaguer pas mal par la suite. C’est la même méthode que pour les dépenses. Par exemple, au début on avait pensé avec Lénaïc à vendre une partie de notre production de légumes, à faire du gardiennage de plantes ou à entretenir des jardins pour personnes en vacances… Finalement, toutes ces idées ont été écartées soit parce que ça ne nous plaisait pas tant que ça, soit parce que ça ne nous rapportait que trop peu d’argent par rapport au temps à y passer. Il y a aussi des recettes qu’on pense pouvoir activer plus tard, comme par exemple proposer de la formation de vidéastes pour moi, proposer nos services de conception de jardin potager en permaculture si nous réussissons le nôtre, ouvrir une table d’hôtes pour nos locataires du gîte et ainsi partager un peu plus avec eux.
Trouver le bon rapport entre le gain, le temps à y passer et le bien-être.
Depuis le lancement du projet, de nouvelles idées ont encore émergé. L’important ici c’était surtout d’avoir une bonne base pour débuter la mise en œuvre, et ensuite nous nous adapterions. Nous avons finalement gardé dans les recettes : le gîte, la table d’hôtes, les ventes diverses (on pensait vendre une partie de notre production de bière, de jus de pomme et autres transformations), la CAF. Ceci cumulé à terme avec une estimation de 670€ par mois. Lénaïc, avec son activité de consultante en développement durable et ses ateliers pâtisserie, estimait pouvoir gagner 560€ par mois. De mon côté, grâce aux prestations de vidéaste et à celles en tant que formateur, j’avais estimé la hauteur des recettes à 1800€. Ces montants doivent être considérés lissés sur l’année car dans toutes les activités qu’on souhaitait faire, aucune ne permettait d’assurer un revenu régulier. Il y aurait des mois plus chargés que d'autres. De plus, on a estimé que Lénaïc profiterait de son réseau pour lancer son activité de consultante, mais que potentiellement ce réseau se dissiperait au fur et à mesure des années, et que les recettes liées à cette activité baisseraient. Les projections étaient inversées pour mon activité de vidéaste : nous avons estimé que les premières années l’activité aurait du mal à redémarrer, mais qu’une fois relancée, ça tournerait correctement. Ces conclusions ont été l’objet de beaucoup de discussions et d’échanges à la fois entre nous mais aussi avec nos proches.