Le projet
25 octobre 2022En pratique, les différents scénarios : introduction
26 octobre 2022Le plan.
Pour quitter nos CDI avec Lénaïc, voilà comment nous nous y sommes pris. Les informations suivantes étaient vraies au moment où nous avons entrepris ces démarches. Il est probable que ça ait évolué depuis.
Nous avons passé un peu plus de 8 mois à ficeler le projet entre nous avec Lénaïc. J’étofferai dans un prochain article tout le détail budgétaire mais nous avons entrepris les recherches dont je parle précédement afin de connaître nos droits et d’anticiper les éventuels scénarios de départ de Paris. Nos business plan étaient calculés sur 10 ans avec les 3 premières années particulièrement détaillées. J’ai réalisé un schéma type « mind mapping » afin de mieux expliquer l’aspect résilience (et « économie circulaire » pour la partie financière). Je vous le détaillerai dans un prochain article également.
Concernant le départ du salariat, une rupture conventionnelle était, d’après les « on dit » difficile à faire valider au sein du WWF France. J’ai pris rendez-vous avec la directrice des RH afin de lui expliquer tout le projet, « armé » de nos calculs financiers, projections et schéma de résilience. Je lui ai expliqué en toute transparence que nous allions partir, mais que nous avions besoin de l’aide de l’administration pour réussir ce projet. En effet, la rupture conventionnelle est un des moyens qui permet à un salarié de quitter une entreprise et de toucher le chômage par la suite. Sans le chômage, nous aurions dû ponctionner très sévèrement nos économies, dès le début du projet. Ce n’était pas impossible, mais il fallait arriver à l’équilibre financier beaucoup plus rapidement.
La directrice des RH est allée présenter et défendre le projet auprès des signataires de la rupture conventionnelle. Je suis allé également discuter avec eux pour expliquer notre démarche. L’après-midi même j’avais la validation de tous les signataires ! Encore un grand merci à eux d’avoir cru dans notre projet s’ils me lisent aujourd’hui. J’ai donc, après m’être arrangé avec la direction sur les modalités de départ, pu partir rapidement du WWF France et poser mes valises à la maison.
Monter un projet prend du temps.
Pour Lénaïc ce fut moins simple : elle a profité du congé maternité pour se reposer le dernier mois de grossesse (et pour se préparer à cette nouvelle vie de maman). Elle avait déjà discuté avec la direction de notre projet avant de partir évidemment mais au moment de négocier son départ, et donc de demander une rupture conventionnelle, la directrice RH avait changé, l’ancienne étant partie pour de nouvelles aventures ! La nouvelle RH n’avait pas la moindre intention ni de nous aider, ni d’user d’empathie ou de compréhension pour nous et notre projet. Comme quoi, les planètes ne s’alignent pas toujours parfaitement. Lénaïc a eu le droit, avec la justification d’un “chômage de complaisance”, à un refus d’une rupture conventionnelle. Nous aurions pu essayer de nous battre pour défendre sa demande et notre projet. Mais Robin était né à ce moment précis, donc nous avions d’autres chats à fouetter. Nous avions réfléchi en amont à des plans B si Lénaïc n’obtenait pas l’ouverture de ses droits (ce qui était plus complexe certes, mais faisable) et surtout : nous avions une info essentielle depuis longtemps, suite à nos recherches quant au fonctionnement de l’ouverture des droits de chômage : la rupture conventionnelle n’est pas la seule manière d’avoir le chômage en partant d’une entreprise. Nous nous sommes pacsés avec Lénaïc dans les deux mois précédant sa démission, et avons pu ouvrir ses droits au chômage pour « rapprochement de conjoint » étant donné que le WWF France est situé au Pré-Saint-Gervais, près de Paris et que nous avions acheté une maison en Bretagne. Voilà un des exemples de l’utilité de bien connaître les règles du jeu. Connaître le fonctionnement du système qui régit nos vies, c’est pouvoir faire valoir nos droits, ce qui peut aider, notamment quand nous sommes confrontés à des préjugés comme ceux auxquels nous avons eu droit de la part de la directrice RH qui a refusé la rupture conventionnelle à Lénaïc. Elle a donc pu toucher l’allocation de retour à l’emploi sans soucis.